1. Come sinfonia (3:05) 2. New York Suite (Blow Out / The Fan / Carrie) (9:41) 3. Rimembranza (8:44) 4. Effetto notte (7:21) 5. Concerto per viola e archi: I. Andante (5:02) 6. Concerto per viola e archi: II. Mosso (5:45) 7. Concerto per viola e archi: III. Presto (8:31)
Quel bel album orchestral, où le violon est formidablement mis en valeur. Curieusement, ce n’est pas le “medley” De Palma qui est le plus significatif, manquant de l’énergie originelle. Mais le but n’était pas de reproduire les albums des films et plutôt de laisser” s’aérer” la musique… Les compositeurs de musiques de films ont toujours eu une forme de sentiment d’infériorité par rapport aux compositeurs de musique classique. Il faut rappeler qu’au début du cinéma, le métier de compositeur de musique de films n’existait pas. On reprenait les morceaux classiques existant. Pour les premiers muets, un pianiste improvisait avec les images qui défilaient. Puis les musiciens “classiques” se sont intéressés à l’illustration sonore du film. Le premier est Camille SAINT-SAENS. L’essentiel de la musique originale venait de la Côte Est et de Broadway. D’où les innombrables comédies musicales des années 30. Mais, avec la fuite des compositeurs européens vers les Etats-Unis fin années 20-début années 30, tout va changer. Miklos ROZSA, par exemple, qui a toujours préféré la composition classique, va comprendre qu’il peut gagner beaucoup plus d’argent en composant pour HOLLYWOOD. Max STEINER, avec KING KONG notamment, va démontrer l’intérêt d’illustrer en musique les images, en suivant l’action, et non simplement en calquant une musique “indépendante”. Cela sera le même apport avec KORNGOLD, WAXMAN, Etc…Il y aura une “filière américaine” à partir de COPLAND et GERSHWIN par exemple (Elmer BERNSTEIN en est un pur produit), Mais à part KORNGOLD, ROZSA essentiellement, tous mettront leur carrière classique de côté pour le cinéma, bien plus lucratif. Mais qui mettra beaucoup de temps à être reconnu comme un art à part entière par rapport au classique. Max STEINER connaîtra des déconvenues en partant au début des années 50 à NEW-YORK pour organiser des concerts de ses musiques de films, qui ne trouveront pas de public (“Autant en emporte le vent” compris…). Dans les décennies suivantes, la formation classique traditionnelle va se perdre plus ou moins. Le compositeur de musique de films, bankable, ne s’essaiera plus guère aux compositions classiques, sauf exceptions bien sûr (pour les plus récents, John WILLIAMS, dont notamment une oeuvre pour trompettes, Danny ELFMAN et son excellent “concerto pour violon -for eleven”. MORRICONE avait également cette ambition. C’est donc avec une grand plaisir que l’on écoute “le concerto pour violon” de DONAGGIO, très réussi. Il est évident que je n’ai fait qu’un raccourci simpliste ( donc réducteur) de la co-existence “musique classique-musique de films”, qui mérite un ouvrage complet. En tout cas, saluons cette belle initiative récente de DONAGGIO (2020). Pour moi, la musique de films a toujours été la continuité de la musique classique que j’aime, et que je ne retrouvais plus dans la musique classique contemporaine…C’est pour cela que je continue de dire que John WILLIAMS est notre BEETHOVEN !!! Encore une fois, bravo à Pino DONAGGIO pour cet enregistrement, en hommage à Claudio SCIMONE.
3 comments
thank you very much, Diogène and Admin !
Love all things Donaggio. Thank you so very much for this share, Diogene and Admin.
Quel bel album orchestral, où le violon est formidablement mis en valeur.
Curieusement, ce n’est pas le “medley” De Palma qui est le plus significatif, manquant de l’énergie originelle. Mais le but n’était pas de reproduire les albums des films et plutôt de laisser” s’aérer” la musique…
Les compositeurs de musiques de films ont toujours eu une forme de sentiment d’infériorité par rapport aux compositeurs de musique classique. Il faut rappeler qu’au début du cinéma, le métier de compositeur de musique de films n’existait pas. On reprenait les morceaux classiques existant. Pour les premiers muets, un pianiste improvisait avec les images qui défilaient. Puis les musiciens “classiques” se sont intéressés à l’illustration sonore du film. Le premier est Camille SAINT-SAENS. L’essentiel de la musique originale venait de la Côte Est et de Broadway. D’où les innombrables comédies musicales des années 30. Mais, avec la fuite des compositeurs européens vers les Etats-Unis fin années 20-début années 30, tout va changer. Miklos ROZSA, par exemple, qui a toujours préféré la composition classique, va comprendre qu’il peut gagner beaucoup plus d’argent en composant pour HOLLYWOOD. Max STEINER, avec KING KONG notamment, va démontrer l’intérêt d’illustrer en musique les images, en suivant l’action, et non simplement en calquant une musique “indépendante”. Cela sera le même apport avec KORNGOLD, WAXMAN, Etc…Il y aura une “filière américaine” à partir de COPLAND et GERSHWIN par exemple (Elmer BERNSTEIN en est un pur produit), Mais à part KORNGOLD, ROZSA essentiellement, tous mettront leur carrière classique de côté pour le cinéma, bien plus lucratif. Mais qui mettra beaucoup de temps à être reconnu comme un art à part entière par rapport au classique. Max STEINER connaîtra des déconvenues en partant au début des années 50 à NEW-YORK pour organiser des concerts de ses musiques de films, qui ne trouveront pas de public (“Autant en emporte le vent” compris…).
Dans les décennies suivantes, la formation classique traditionnelle va se perdre plus ou moins. Le compositeur de musique de films, bankable, ne s’essaiera plus guère aux compositions classiques, sauf exceptions bien sûr (pour les plus récents, John WILLIAMS, dont notamment une oeuvre pour trompettes, Danny ELFMAN et son excellent “concerto pour violon -for eleven”. MORRICONE avait également cette ambition.
C’est donc avec une grand plaisir que l’on écoute “le concerto pour violon” de DONAGGIO, très réussi.
Il est évident que je n’ai fait qu’un raccourci simpliste ( donc réducteur) de la co-existence “musique classique-musique de films”, qui mérite un ouvrage complet.
En tout cas, saluons cette belle initiative récente de DONAGGIO (2020). Pour moi, la musique de films a toujours été la continuité de la musique classique que j’aime, et que je ne retrouvais plus dans la musique classique contemporaine…C’est pour cela que je continue de dire que John WILLIAMS est notre BEETHOVEN !!!
Encore une fois, bravo à Pino DONAGGIO pour cet enregistrement, en hommage à Claudio SCIMONE.